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Les outils collaboratifs ont entamé une révolution à la fin des années 2000 avec le web 2.0 pour faire apparaitre les « réseaux sociaux d’entreprise », des outils avec une approche différente qui devaient s’écarter du terme « collaboration » pour se démarquer des outils traditionnels. Aujourd’hui, le terme RSE devient presque obsolète : les flux, les likes et les fiches profil sont maintenant partout, et un RSE reste un outil dédié au travail collaboratif. Le terme ne permet plus de définir l’usage et l’approche de la solution (cela a – t – il déjà été le cas?), tant les propositions et les couvertures fonctionnelles sont différentes aujourd’hui. Nous avons en effet des solutions très riches capables de tout adresser en face de solutions très épurées centrées sur leur proposition. Le marché continue d’innover, et à se structurer. Cette année n’a en effet pas été avare en rachats, nouveautés marquantes ou abandons.

L’offre s’enrichit avant tout de solutions visant la réussite de Slack. Des « Chatops » , que nous pouvons aussi appeler « messageries de productivité ». Microsoft Teams, IBM Watson Workspace, Atlassian Stride, Zoho Cliq, TypeTalk, …  : la concurrence s’organise et parvient parfois à dépasser le maitre en termes de qualités d’usage. Ce segment constitue à notre avis une typologie de solution à part entière où les maitres mots sont : simplicité, instantanéité, productivité.

Les plateformes plus « classiques », fidèles à la notion de flux de contenus partagés, sont arrivés à maturité et continuent d’évoluer parfois en essayant de surfer sur la tendance de l’instantané, mais difficile d’associer les deux logiques sans en occulter une.

Nous proposons alors de distinguer 4 catégories de solutions. Des philosophies, des cibles et des positionnements fonctionnels différents.

Rendez vous le 15 mai pour accéder à l’ensemble de l’analyse du marché et assister au webinaire de présentation du Spectrum Benchmark 2018. 

Centres de travail

Ce sont des suites de travail collaboratif autosuffisantes intégrant plusieurs solutions et couvrant une large gamme d’usages. Il s’agit ici de très grands éditeurs logiciels, proche du monopole.

Pour les plus matures, les usages concernent l’environnement de travail bureautique (éditeur de documents, de tableaux, présentations, etc), laproductivité individuelle (agenda, notes, tâches, etc), la collaboration des équipes, les pages intranet fédératrices, portails, et intégrations d’applications métier. Elles couvrent aussi les besoins de communication unifiée (synchrone, asynchrone, voix / vidéo), moteur de recherche multi-solutions.

Google Suite et Office 365 sortent particulièrement du lot étant les seules à couvrir la totalité de ces usages et à fournir la suite bureautique intégrée aux autres briques du Work Hub. Zoho vise également ce statut, mais sur le marché américain principalement.

IBM se trouve à cheval entre cette catégorie et la suivante. L’éditeur ne se positionne pas sur les outils bureautiques, mais s’intègre très bien à Microsoft. IBM a beaucoup investi pour rattraper son retard – du moins sur les usages collaboratifs et sociaux. La solution Connections, dans sa version cloud, est intégrée au Mail social « Verse » et bénéficiera progressivement de la maturité du moteur cognitif Watson. IBM couvre bien évidement les besoins de la communication unifiée et portails.

Enfin Atlassian dans une moindre mesure possède les briques fonctionnelles (Confluence, Jira, Stride, Trello) permettant la productivité et la bureautique via la notion de Wiki (la solution utilisée pour ces lignes!).

Plateformes Collaboratives

Plateformes ayant comme vocation de couvrir de larges besoin fonctionnels dans l’organisation. En effet, les éditeurs de cette catégorie sont capables de motoriser un intranet/extranet, de fournir des fonctions collaboratives et sociales avancées, et parfois d’aller plus loin selon leur positionnement : GED, Workflow, services métier, ….

Jalios est un exemple représentatif. L’historique CMS de l’outil lui a permis de murir une philosophie modulaire et d’ajouter des briques fonctionnelles à son offre tout en gardant un cohérence globale. eXoPlatform est également un bon exemple, avec une couverture fonctionnelle plus modeste mais permettant un usage plus immédiat, et une belle expérience utilisateur. Intrexx enfin, nouvel entrant sur le marché français, propose également une logique très modulaire en faisant la part belle à l’intégration avec le SI et au développement de services métier « au clic ».

Atlassian Confluence est une autre façon de faire. En effet, dimension de wiki fait de lui un framework de paramétrage et de développement pour répondre à de nombreux usages : intranet / extranet, collaboratif, RSE, … Une plateforme à tout faire, mais à intégrer, et avec un cadre pouvant être limitant. XWiki se positionne de manière similaire.

Enfin, JivePodio et Jamespot sont des pur players RSE ayant su se doter d’une grande souplesse d’intégration et d’un large panel de fonctionnalités leur permettant de répondre à des usages étendus.

Communautés d’échanges

Ces solutions conservent un positionnement fort sur la notion de réseau, de conversation, de communautés. Tout est articulé autour d’un flux d’activité mettant en avant les derniers partages et la conversation associée.

Facebook a beaucoup inspiré l’émergence des RSE mais n’est arrivé que très récemment sur ce marché avec une proposition fidèle à son offre grand public. Son ambition est la circulation de l’information, quitte à limiter les usages collaboratifs. Avec Workplace by Facebook, il est facile de participer tant l’interface est bien pensée. Les usages plus collaboratifs devront souvent se faire ailleurs. Yammer se positionne très proche de Facebook à la différence que ce dernier propose plus d’usages « instantanées », assurés par Teams chez Microsoft. Parmi les généralistes, on trouve aussi Elgg en Open Source (la base est là, enrichissez la comme vous voulez).

D’autres, plus anciens sur le marché, on su de créer de réelles convictions allant avoir un impact fort sur leur positionnement. Ils permettent une meilleure efficacité collaborative sur leur spécialité, comme Elium qui mise sur la gestion de connaissances. Jamespot, lui, veut faire du sur mesure avec une proposition fonctionnelle large et une capacité à se fondre dans l’organisation avec la large choix de modules annexe ou connecteurs.

Unify Circuit, lui a un positionnement à part du fait d’une couverture fonctionnelle très épurée centrée sur 2 usages précis : le partage d’information et la visioconférence. Un outil à suivre puisque Atos nous promet de faire profiter Circuit des innovations de Bluekiwi.

Messageries de productivité

Les « ChatOps », ou messageries de productivité sont des outils à part. La proposition fonctionnelle est très limitée, mais se veut être au service de la productivité du quotidien. L’adoption doit être immédiate, l’usage simple et rapide. Comme les précédents, ces outils ont l’ambition d’être le point d’entrée à l’information, être l’application ouverte en premier le matin par l’utilisateur. ces messageries, instantanées plus la plupart, visent à y concentrer la conversation et à être le point d’entrée à une collaboration plus concrète (un process, un document, … ).

Comme pour les pure players, ces outils ont une base commune : la notion de salons de conversation liés à des applications plus spécialisées. En effet, ces outils perdent vite de leur sens sans intégration avec les outils du SI. C’est un peu à celui qui offrira le plus de connecteurs. On note cependant des différences significatives entre les offres qui tentent de répondre au problème majeur de ces solutions : l’information se noie très vite dans le fil de la discussion.

Aussi, dans la logique de l’instantanéité, la grande majorité de ces solutions proposent la visioconférence en interne.

Slack, parmi les fondateurs du « mouvement », reste sur une proposition fonctionnelle épurée mais une expérience utilisateur optimale, et surtout, un marché d’application parmi les plus riches. Sa notoriété fait vendre, mais la concurrence s’organise et va parfois plus loin…

Teams est notamment (et logiquement) très intégré avec la suite Office et Sharepoint. Ce qui lui offre un avantage de taille par rapport à la concurrence, d’autant qu’il est fourni avec la suite Office 365!

Stride, la nouvelle proposition d’Atlassian, reprend l’ergonomie de Slack pour faire oublier celle d’HipChat, et y ajoute des options de mise en avant permettant à l’information de ne pas (trop) se noyer. Stride profite du marketplace d’Atlassian mais doit encore être étoffé.

IBM Watson Workplace, comme son nom l’indique est fortement basé sur l’IA Watson qui va viser à condenser les conversations passées pour en ressortir l’information qui compte.

Enfin, d’autres éditeurs comme TalkSpiritTwist ou même Workplace by Facebook (qui malgré une interface RSE classique possède un module de tchat très avancé) visent également la productivité en prenant d’abord en compte les limites de la messagerie instantanée. Ils proposent alors de l’asynchrone, à la manière d’un pur player, tout en restant très simple d’usage et d’utilisation. Les salons de conversation synchrone sont présents mais au second plan. Ainsi l’utilisateur sait où aller pour partager une information qui doit « rester », et pour simplement échanger à l’instant présent sur un sujet.

Auteur de l'article :
Dora Annabi

Dora Annabi