Que vaut l’offre conversationnelle de Google sur le marché actuel?

Facebook
Twitter
LinkedIn

En mars dernier, Google créait la surprise en déployant Hangouts Chat sur ses G suites, une réponse à Slack ou Teams, actuels et solides leaders. Comme Microsoft, il faut être abonné à la suite totale (mail, documents, … ) pour profiter du nouveau service. Slack garde alors l’avantage de pouvoir être déployé très facilement par n’importe quelle équipe ne voulant pas avoir à convaincre une DSI, ou ne pouvant simplement pas attendre le déploiement global d’une solution similaire. Depuis peu, Teams permet également un déploiement gratuit en dehors de la suite Office 365, même si la notion de facilité reste celle bien particulière de Microsoft. 

Mais ce désavantage n’est pas le seul. Car sur le plan fonctionnel « Chat » reste encore bien en retrait de ses homologues… Faisons d’abord un rappel des fonctions conversationnelles de la suite Google :

  • Hangouts : messagerie instantanée intégrée à l’interface Gmail, permet la conversation à deux ou en groupe, appels visio et partage d’écran pendant la conversation.
  • Hangouts Chat : applicatif à part qui intègre les conversations Hangouts (tout court), et propose en plus la notion de « channel » et l’intégration de bots/connecteurs.
  • Meet : appels visio, conférence ou webinaires, autorise les participants externes.
  • Google + : espaces de conversation et de partage asynchrone.

Vivre à côté du Hangouts original.

« Chat » apporte simplement la notion de salons à Hangouts, et si on utilise les deux, on aura droit à la double notification, surtout si on installe les eux applications sur son smartphone. Qu’à cela ne tienne, supprimons l’obsolète Hangouts et déconnectons le de Gmail pour n’utiliser que Hangouts Chat! Pourquoi pas. Mais on peut se poser la question du pourquoi Hangouts Chat n’a pas directement remplacé Hangouts puisqu’ils sont si proches, et pourquoi c’est à l’utilisateur de faire le tri, quitte à abandonner la nouveauté (dans les rares cas où il va faire l’effort de la tester) suite à sa frustration. Après avoir « supprimé » Hangouts tout court, on y revient en fait dès le premier appel visio. Car pour accéder à cette fonction, il faut insérer une réunion Meet dans la conversation, et par conséquent changer d’interface pour effectuer son appel. Un net recul ergonomique par rapport au Hangouts original.

Un choix de connecteurs encore mince

« Chat » s’intègre nativement avec Drive, pratique pour insérer des pièces jointes quand elles s’y trouvent.  On trouve également Box, Freshdesk, Confluence, Jira, Giphy, Asana, Trello, Zoom, etc. Ces bots peuvent être intégrés aux Rooms pour être notifiés, voire pour effectuer quelques actions. Le catalogue est encore bien mince et semble tarder à grandir. Google fournit en tout cas les outils pour développer son propre bot, adapté à son contexte.

 

Une offre collaborative de qualité hétérogène

Pour finir, on regrette toujours que Google + vive toujours seul dans son coin. Les espaces Google + pourraient correspondre aux salons « Chat », non? le « bot » connecteur n’est même pas proposé. Peut être parce qu’il se murmure que cette partie de l’offre de Google va disparaître, mais nous n’iront pas faire de prédictions ici.

L’offre Google est puissante grâce à Gmail, Drive et la suite documentaire, mais la partie conversationnelle a encore du chemin à faire pour rejoindre une concurrence beaucoup plus mature. Nous avons hâte de voir les futures décisions stratégiques de Google, s’il fera l’effort de se mettre à niveau ou s’il laissera les autres faire tout en gardant une API très ouverte.

Auteur de l'article :
Dora Annabi

Dora Annabi